Herder entre universalisme et singularité

Lia Formigari

pp. 133-143

Herder est généralement célébré comme le théoricien de la diversité des langues, de l’enracinement profond des langues dans la culture et la vie des peuples. Il s’agit sans doute d’un aspect central de sa philosophie des langues. Et pourtant, dans la Métacritique nous trouvons un essai de ce que l’on pourrait appeler une « grammaire cognitive » : un système de dérivation des catégories grammaticales à partir des fonctions fondamentales (et universelles) de l’organisation de l’expérience corporelle.Y a-t-il une contradiction entre les deux aspects de la théorie herdérienne ? Une lecture de sa critique de l’analytique transcendantale kantienne révèle leur intégration profonde. À la déduction transcendantale de Kant Herder oppose une exposition des formes empirique qui dérivent de l’interaction avec le monde. Cette exposition décrit la genèse corporelle et l’inclusion successive dans les langues des formes présumée a priori : l’espace, le temps et les catégories.Il s’agit là d’un modèle théorique précieux pour tous ces qui s’occupent de philosophie de la linguistique. La contradiction entre l’universalité des structures et la particularité des langues ne naît que si l’on tente la voie d’une déduction des langues à partir de principes a priori, comme c’est le cas, aujourd’hui, du programme scientifique de Noam Chomsky.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.979

Full citation:

Formigari, L. (2003). Herder entre universalisme et singularité. Revue germanique internationale - ancienne série 20, pp. 133-143.

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